| Akram El Kebir, romancier et journaliste |
" L’ECRITURE EST UNE FAÇON POUR ME FAIRE NAITRE "
Vous avez publié votre premier roman « Rodéo » en 2014, dans lequel vous vous êtes inspiré d’un fait divers…
En effet, c’est un roman basé sur un fait réel, glauque et sordide qui s’est passé au nord de la France dans les année 2000. c’est l’histoire d’une bande de jeunes qui font littéralement du rodéo la nuit avec des mobylettes des voitures, qui boivent, s’ennuient à la campagne, vont croiser sur leur chemin une jeune fille. Une rencontre qui va tourner au drame. En gros, il s’agit de l’histoire d’un groupe de gars soudés par un secret terrible et que personne ne va craquer. L'idée est d'évoquer la manière de garder une secret, de ne pas balancer et surtout de vivre , avec cette éventuelle culpabilité, ce remord ou peut être cette indifférence.
Vous avez choisi la roman et pas la nouvelle pourquoi ?
Je trouve que la nouvelle est un exercice un peu plus difficile car j'ai tendance à déborder toujours. Il est vrai que c’est un roman court. Mais, le fait divers était là comme un prétexte. C’était le squelette auquel j’allais donner la forme d’un roman.
Comment avez-vous vécu cette expérience du premier pas dans l’écriture romanesque ?
J’écrivais avant d’être journaliste. J’ai réfléchi à cette question mais je n’ai pas le souvenir qu’il y avait eu un déclic. Je lisais énormément et j’avais ce plaisir d’écrire quelques textes depuis ma première jeunesse. Le fait de l’écriture était là depuis l’enfance.
Pourquoi choisir un nom d’auteur ?
Le plaisir de se réinventer. Mon prénom et mon nom ne sont pas rattachés à quelque chose d’aimé ou d’amant. Donc, pour moi, l’écriture est une façon pour me faire naitre. Je lis essentiellement des littératures traduites notamment les littératures américaine et anglo-saxonnes donc j’ai du mal à percevoir ces nouveautés dans l’écriture,
Dans la littérature belge , existe-t- il des traits dominants ?
Je ne lis pas beaucoup la littérature belge, mais de ce que j’en sais il me semble qu’il y a un humour de dérision qui revient souvent. Un humour fait de d’autodérision plus au moins poétique et féroce. J’ai l’impression que la fameuse absurdité à la belge vient de cet humour de dérision et je crois que c’est le fil rouge qui est présent dans cette littérature.
Un deuxième roman en cours…
En effet, j’ai un roman déjà prêt et un autre en cours d'écriture. Dans le premier, je raconte un huis clos familial étouffant. C'est une famille analysée au microscope, bourgeoise, religieuse et qui va sombrer dans un drame. Dans le troisième, je m’intéresse encore une fois à la thématique des jeunes, sectaires, un huis clos avec des rapports de domination.
Vous semblez vous intéressez à la mécanique du groupe dans vos roman, qu’est ce qui vous intéresse dans ce thème ?
Je pense que ce qui m’intéresse c’est l'étude d’un système plus que l’individu. cette mécanique du groupe est souvent prouvée face à une catastrophe intime ou collective ou l'individu n'a plus d’importance. En écrivant, je me rends compte que l’individu brossé dans le détails ne m’intéresse plus, je m’intéresse plutôt au système dans lequel il s’inscrit.
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