Didier Daeninckx, l'auteur français |
" MASSACRE DU 17 OCTOBRE 1961, UN CRIME D'ETAT "
Didier Daeninckx, auteur de roman policier, nouvelliste et essayiste, est revenu, vendredi à la salle Sila au pavillon central, sur l'ensemble de son oeuvre et sur ses recherches historiques sur les massacres du 17 octobre 1961 à Paris. Il a mis en avant le travail historique de fond effectué pour exhumer ce passé sombre toujours tabou en France. Selon lui, des parisiens auraient aidé les policiers de Maurice Papon de sinistre mémoire à jeter les algériens, sortis manifester paciquement contre « le couvre feu raciste » qui leur a été impsé, dans la Seine.
« Pour moi, c'est un crime d'Etat. Donc, il y a possibilité de poursuites pénales contre l'Etat français », a-t-il déclaré disant avoir fait ce travail par devoir de mémoire aux victimes de cette manifestation. Rappelant la difficulté d'avoir accès aux archives françaises, Didier Daeninckx a salué le courage de certains archivistes français qui ont refusé de brûler les archives d'octobre 1961 au péril de perdre leur carrière.« Nous ignorons jusqu'aujourd'hui le nombre exacte des morts pendant la nuit du 17 octobre.
Le chiffre avoisine les 350 entre septembre et décembre 1961 », a-t-il noté. Après l'hommage rendu à la plus jeune martyr de cette macabre manifestation, Fatim Bedar, alors âgée de 15 ans, Didier Daeninckx a mis en exergue le courage des femmes algériennes de Paris sorties dans la rue pour rechercher leurs hommes en bravant la répression de Maurice Papon. « Après la rumeur de la présence des hommes algériens dans les hôpitaux parisiens, les femmes ont sillonné Paris le 19 octobre 1961, mais la police les a traquées et le corps médical les a sauvées du même sort des hommes ", a-t-il souligné. L'écrivain a manifesté son étonnement à l'égard du discours officiel français qui met en avant « les bienfaits de la colonisation ». Il a par ailleurs évoqué le déficit de recherche historique, politique et universitaire sur les effets de la colonisation « dont hélas les conséquences sont toujours d'actualité ».
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