Habib Sayah, romancier algérien |
AVOIR " LE SOUFFLE POETIQUE "
Le romancier algérien Habib Sayah a animé la deuxième estrade du 2ème SILA à la salle du pavillon central. Il a parlé des circonstances dans lesquelles il a écrit ses principaux ouvrages. Revenant sur son roman « Tilka el mahiba » (cet amour), dont l'histoire se déroule à Adrar, il a confié qu'il habitait cette ville durant les années 1990 rappelant la grande spiritualité de la cité et l’hospitalité de ses habitants.. «J’ai été subjugué par la beauté d’Adrar, ses citadelles, ses vieux ksours, la récolte des dattes, ses merveilleux oasis, les traces des chrétiens et des juifs ayant foulé son sol. Il y a de l’histoire dans cette ville, et j’ai essayé à travers mon roman d’écrire sur tout l’amour qu’Adrar a pu porter à travers les siècles », a-t-il confié. « Zaman Namroud », paru en 1985, est le livre qui crée le plus de problèmes, selon l'écrivain.
Le roman évoque « le tribalisme électoral » dans une ville algérienne à l'époque du parti unique. «Victime d’une manipulation, un groupe de jeunes est venu m’agresser chez moi la nuit du 08 août 1985. Ce qui m’a le plus marqué est que j’ai abordé la souffrance de ces jeunes dans mon livre», s’est-il rappelé évoquant « la censure » de ce livre à l'époque de sa parution. Autre roman, « Le colonel Zbarbar » qui, selon lui, est un ouvrage écrit pour trois générations, celle d’avant, pendant et d’après la guerre de libération nationale. « J’ai choisi Zbarbar car c’est une région riche en événement historique pendant la Révolution algérienne. C’était également le théâtre de beaucoup de tragédie durant la décennie noire », a-t-il expliqué. Selon Habib Sayah, un projet romanesque réussi passe par des recherches approfondies. Il a également souligné que les lectures de l’enfance constituent un réservoir inépuisable pour l'écriture. « Il faut avoir un souffle poétique pour assurer la réussite de l'écriture romanesque », a-t-il confié..
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