Le Sila rend hommage à Boualem Bessaih |
" UN GRAND INTELLECTUEL, UN SINGULIER DIPLOMATE "
Un vibrant hommage à été rendu à l'homme d'Etat et l'homme de culture Boualem Bessaïeh, vendredi soir, à l’hôtel Hilton, à la faveur 21ème Sila. L’hommage a commencé par l’hymne national, suivi d’une projection vidéo d’un extrait d’un entretien dans lequel le regretté Boualem Bessaïeh (disparu le 28 juillet 2016) évoquait son engagement nationaliste, sa passion pour la littérature populaire.
Brahim Roumani, diplomate et chargé d'études au Conseil Constitutionnel, est revenu sur le parcours l'homme. " C'est une personnalité unique. Son parcours militant est exceptionnel. Il était un grand intellectuel, un diplomate singulier. Il s’est brillamment illustré à travers ses écrits. Il était une école à lui seul, son expérience en matière diplomatique en a fait une référence. Sa portée culturelle transparait dans ses écrits et dans ses dires. Son écriture a du style. Son style d’écriture est profond et attrayant ", a-t-il souligné. Il a ensuité évoqué l'esprit d'ouverture de l'homme. « Il appelait toujours au dialogue interculturel, nourrissait un intérêt fort à l’histoire.
Toute son expérience et sa vision étaient basées sur l’histoire de l’Algérie. Toutes ses idées et ses témoignages s’organisaient autour de cette histoire. Il œuvrait pour l’identité et l’unité nationales. Il rejetait toutes formes de clivages linguistiques. Il était au service de l’Etat, de la nation. Il fait partie de cette génération qui a vécu le mouvement national et participé à l’indépendance de l’Algérie » », a-t-il relevé. Brahim Roumani a rappelé toutes les publications de l'ancien président du Conseil Constitutionnel et ancien ambassadeur d'Algérie à Rabat. Il avait, selon lui, des poètes préférés tels que Abdellah Ben Keriou ouMohamed Belkheir, grandes figures du mouvement insurrectionnel contre l’occupation française. «Boualem Bessaïeh était d’une grande sensibilité poétique. Et cette sensibilité s’est traduite dans les différentes traductions de la poésie populaire qui est, pour ce dernier, l’illustration de l’identité du peuple algérien, l’expression de son histoire, de sa culture », a-t-il dit. Le conférencier a évoqué les contributions de Boualem Bessaïeh pour le cinéma algérien en écrivant les scénarios du film « L’épopée du Cheikh Bouamama » de Benamar Bekhti et du feilleton sur Cheikh El Mokrani. «Il avait un autre projet d’écriture sur l’insurrection de Zaâtcha, mais les circonstances ont fait que le projet n'a pas pu aboutir», a-t-il regretté. Selon lui, Boualem Bessaïeh donnait beaucoup d'importance à la place de la femme dans la société. « Il a célébré Fadhma N’soumer, cette femme rebelle qui a combattu l’ordre colonial », a-t-il dit. Après cette intervention, le ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi a remis à Fouad Bessaïeh, fils du défunt, le trophée « Al kamal al thaqafi », un geste de reconnaissance fort symbolique . Ensuite, le commissaire du Sila Hamidou Messaoudi a remis un tableau (un portrait du défunt) à la sœur de Boualem Bessaïeh, Mme Rabéa Moussaoui.
Pour conclure la soirée d’hommage, l’ancien ministre de l'Intérieur Dahou Ould Kablia a évoqué les années passées aux côtés de Boualem Bessaïeh lors de la guerre de libération nationale. « Boualem Bessaïeh avait comme surnom Si Lamine. Nous avons travaillé ensemble au MALG de 1958 à 1962. Il y a fait ses armes politiques réelles avec le capitaine Lotfi, chef de la zone 8. Il a évolué dans une ambiance patriotique et d’engagement. Il avait une grande connaissance des problèmes politiques qui l’ont aidé dans ses missions diplomatiques aux côtés de Abdelhafid Boussouf », a-t-il déclaré
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