Hulo Guillarbert, éditrice sénégalaise |
"LE NUMERIQUE POUR TRANSMETTRE SA CULTURE "
«Les éditions numériques, l’Afrique s’y met », était l’intitulé de la conférence animée, lundi au stand Esprit Panaf, par la sénégalaise Hulo Guillarbert, directrice des éditions numériques et papier « Diasporas Noirs », qui se dit définit comme « une activiste panafricaniste ».«L’Afrique commence à prendre place dans la sphère du numérique pour stocker sa mémoire, transmettre sa culture, ses langues et son histoire par des moyens autres que l'oralité », a-t-elle dit soulignant que l’édition numérique en Afrique n'est qu'à ses balbutiements. «Le numérique en Afrique n’est pas assez exploité ou développé.
Il reste du chemin à faire. C’est un combat qui doit se mener au quotidien», a-t-elle noté. Hulo Guillarbert a explqué que sa maison d’édition fonctionne avec peu de moyens financiers. « On ne vend pas en Afrique. Ce sont les Africains de la diaspora qui achètent nos livres », a-t-elle appuyé appelant à améliorer la situation de l’édition en Afrique.«L’Internet nous offre l’opportunité d’innover. Le numérique sauvegarde les connaissances et le savoir. Lorsqu’un vieillard meurt, c'est une bibliothèque brûle», a-t-elle dit, en reprenant une expression de l'ethnologue malien Amadou Hampâté Ba. Selon elle, le numérique est devenu le dépositaire de la mémoire collective. Hulo Guillarbert a estimé que l'oralité continue d’occuper une place importante dans les sociétés africaines. «Elle est un mode de communication et de transmission. Il y a même un retour à l’oralité, via le numérique comme le livre audio sur le net. Le livre sur support papier continuera d’exister », a-t-elle rassuré. « N’espérez pas vous débarrasser des livres. » Car le livre-papier est autonome, alors que le livre-virtuel dépend de l’électricité pour fonctionner. Si l’e-book tombe du cinquième étage, il est claire qu’il se casse, tandis que le livre classique reste intacte », a-t-elle dit reprenant l’écrivain italien Umberto Eco. Selon elle, le livre, traditionnel et virtuel vont ensemble, se complètent. Elle a estimé que l’édition traditionnelle doit réorganiser les métiers du livre à la lumière du numérique pour arriver à subsister et s'adapter aux nouvelles habitudes de lecture.
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