Nsegbe Daniel Alain, romancier camerounais |
" JE ME SUIS TOUJOURS DEMANDE SI JE PEUX DIALOGUER AVEC MON ANCETRE "
Nsegbe Daniel Alain est un jeune romancier camerounais, a pris part, pour la première fois, au SILA, salon international du livre d’Alger, au niveau de L'Esprit Panaf.
Parlez-nous de votre participation à ce salon ?
J’ai longtemps entendu parler de cet événement. Je participe à ce salon en animant un atelier d’écriture et d’illustration. J’ai présenté mes deux romans « Ceux qui sortent dans la nuit »(prix du meilleur roman francophone en 2014) et « La procession des charognards». Le premier roman est un conte fantasmagorique qui retrace un peu la trajectoire d’un contemporain, l’histoire commence en 2011 mais le héros est propulsé en 1705 dans un village africain. Il arrive dans lieu abandonné où il y a des tombes. On parle de sorcelleries. Le questionnement est omniprésent dans cet ouvrage. Hormis le côté ludique et le divertissement qu’on peut ressentir en lisant ce roman, une œuvre pareille invite aux interrogations: nous sommes africains mais à quel point nous le sommes ? À quel point pourrions-nous aller à la rencontre de ceux qui furent nos ancêtres, qui n’ont pas connu la colonisation, qui n’ont pas été acculturés…À quel point sommes-nous capables de nous fondre dans cette société ?
Le personnage que vous décrivez dans ce roman semble vous ressemblez, n'est-ce pas?
Il y a toujours un peu d’autobiographie dans mes romans. Mais dans ce roman, il ne s’agit pas de moi. Cependant, l'interrogation peut s’appliquer à moi car j’ai un peu la double culture qui est celle d’un jeune africain assez citadin et suffisamment rural. Je me suis toujours demandé si je peux dialoguer avec mon ancêtre, qui a vécu trois siècles, moi qui parle ma langue maternelle en ajoutant du français. Ce qui m’intéresse c’est ce qu’on peut faire de tout le legs patrimonial que nous négligeons aujourd’hui. Dans nos rites et coutumes, il existe assez de substance pour faire une véritable révolution scientifique.
Comment qualifiez-vous votre style d’écriture ?
Mon écriture est simple, le style est posé, il n’y a pas de complications. Il y a certains qui lisent le roman d’un seul trait. Au delà du côté idéologique, je souhaite que mes romans soient perçus comme un moment de divertissement. Ils sont, en clair, simple à lire.
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Entretien réalisé par Samira Sidhoum |
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